Rencontre Départementale 2024 – Les auteurs illustrateurs belges.

La rencontre départementale de 2024 a été organisée autour d’une table ronde consacrée à la littérature jeunesse en Belgique, dans la continuité des conférences données tout au long de cette année dans le cadre de la formation de nos bénévoles.

Véronique Andersen, conférencière et auteur elle-même, a animé avec beaucoup de talent cette rencontre autour de trois auteures illustratrices belges en abordant des thèmes divers.

De ce qui les a amenés à faire ce métier, leur filiation artistique, leurs influences et caractéristiques.

Claude K. Dubois : « Les belges sont des gens très affectifs, ils aiment rire ensemble, les émotions sont très fortes, leur vérité vient du ventre… »  « La culture belge est un peu comme une lasagne institutionnelle » « Sans avoir l’identité d’un grand pays géographiquement parlant, la tendance est à la richesse et à la mixité, les auteurs ont grandi et péché leurs influences dans tous les pays du monde » 

En évoquant la naissance d’un album, l’élément déclencheur :

Anne-Catherine de Boel : « Il n’y a pas de marche à suivre, les émotions sortent par le dessin plutôt que par les mots. Je teste différentes techniques de dessin, des crayonnés, des collages… » « J’imagine d’abord un univers et ensuite seulement le personnage qui va évoluer dedans » 

Sabine de Greef : « Mes graines d’histoires viennent d’un mot ou d’une phrase entendue, de l’accompagnement d’un enfant à grandir » [Et… Badaboum]

Claude K. Dubois : « C’est selon mon humeur de la période, plus triste, plus joyeux ou plus profond. » « Et tout d’un coup un souvenir revient, une petite bulle émerge et la graine germe, elle rencontre une envie, un besoin du moment » « Je travaille plus avec de l’aquarelle, plus simple dans la conception » [Maman, maman!] 

Le temps qu’il faut pour créer un album :

Claude K. Dubois : « Ce n’est pas la fulgurance, c’est un long travail selon les techniques employées » [Pfff….]

Anne-Catherine de Boel : « Les perfectionnistes se documentent beaucoup sur les univers qu’ils vont aborder » « Je passe beaucoup de temps à préparer mes fonds, les illustrations, les matières que je vais utiliser. Il faut beaucoup d’essais, de patience et parfois d’échecs, particulièrement pour les livres qui font voyager comme l’Asie, l’Afrique ou le Japon. Il y a un gros travail iconographique à faire en amont dans la construction d’un album. » « Le rapport texte image est important : le texte ne doit pas raconter tout ce que dit l’image et l’image ne doit pas illustrer tout ce que dit le texte. » « Le travail invisible de réflexion prend du temps » « J’aime ajouter des vignettes en crayonné. Cela ajoute une autre dimension qui complète sans alourdir l’image. J’intercale souvent une illustration et une vignette en crayonné » [Le petit sorcier de la pluie]

Sabine de Greef : « Cela dépend de la technique, de la forme et du ton qui va être pris pour raconter l’histoire, c’est un long cheminement » [Didlidam Didlidom] [1,2,3 qui est là?]

Le lieu où les artistes travaillent :

En général dans leur atelier. Claude travaille devant sa fenêtre et le jardin, avec le chien qui dort auprès d’elle. Anne-Catherine a besoin d’une bulle interne et précieuse où elle peut se concentrer, une fois les enfants partis à l’école.

Les thèmes abordés dans les albums :

Claude K. Dubois : « Du léger au plus grave, des séries animalières pour les plus légers. Quand les hommes interviennent, les histoires sont plus denses. 

« Avec les aquarelles, les crayonnés en diverses nuances de gris sont mes préférés [Bonhomme]. » 

« Plus direct, comme les thèmes sur la guerre ou l’errance de l’exil, la fuite pour se sauver [Akim court], jusqu’au moment où une main se tend et l’espoir revient. Dans Akim, il s’agit d’une OMG qui va s’occuper des réfugiés »

Anne-Catherine de Boel : « Les contes et leur cruauté. Les enfants ont peur, mais ils aiment avoir peur ! [Les petits chevaux du vent]. [Rafara] est la reprise d’un conte traditionnel africain » 

Et pour finir le rapport d’un auteur avec son éditeur :

Sabine de Greef : « L’éditeur est comme un accoucheur. Certains livres viennent plus facilement que d’autres, comme les naissances. C’est avant tout une relation de confiance. Il doit avoir un regard bienveillant mais suffisamment critique pour aider l’auteur. C’est un soutien, un guide parfois pour mener un projet à terme ».

La table ronde a été suivie par un cocktail et une séance de dédicaces.

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